Crédit Photo : Arnaud Masson Photography

Article long pour coachs, parents de joueurs, et joueurs-ses, le tout sauce ambition 🙂

 

Ce week end, j’étais m’assoir tranquillement en tribune de l’open de France de 3X3. Lieu où j’ai d’ailleurs pris un fantastique coup de soleil de la tête aux cuisses ^^

 

Bref je te passe les détails. 

 

Et j’ai, pour la première fois en 15 ans d’hyperactivité sur le terrain, pris le temps d’observer, de réellement observer et d’écouter ce qu’il se passait autour de moi.

 

Je sais qu’il y a une petite gue-guerre entre les pro 5vs5 et les pro 3vs3, rien qu’au sein de ma famille il y a déjà des points de vue qui divergent. 

 

Et je ne rentrerai pas dans le débat de la préférence, ou du le 5vs5 c’est mieux parce que…

 

Je préfère te livrer mes observations sur à quoi ça peut servir de pratiquer le 3x3 en dehors de ta saison ou en complément. 

 

En fait aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours joué en extérieur dès que je voyais un panier et parfois même j’ai varié les plaisirs en jouant avec les pieds dans un City stade. 

 

La population y était souvent masculine pour le coup, ce qui me faisait apprendre à élever mon niveau physique et mon QI basket si je voulais pourvoir jouer contre eux, et réfléchir différemment pour utiliser mes forces à moi contre un garçon qui était plus fort physiquement.

Là en loccurence, le 3X3 encadré par la FFBB c’est pas la même histoire que le basket en street.

Les femmes jouent contre les femmes, et les hommes jouent entre eux. 

 

En revanche, ce que je souhaite te partager à travers cet écrit, c’est qu’il y a une bonne poignée de raisons de pratiquer le 3X3.

 

🔥 Du Point de vue technique :

 

  • si t’as pas de handle ou de déxtérité pour les non anglophones, ça va être difficile de pouvoir passer ton adversaire. Les espaces sont plus larges qu’en 5vs5 et la possibilité de faire la différence balle en main est plus grande. Tu as donc tout intérêt à travailler sur ce point précis en dehors des tournois ^^ (à part si t’es un poste 5, et encore que… Elena Delle Donne nous prouve bien le contraire.)

 

  • l’importance de la vision de jeu : en 3vs3 le jeu est accéléré, c’est comme si t’appuyais sur avance rapide constamment, du coup chaque fois que tu ne vois pas la bonne passe à faire dans le bon timing tu désavantages ta team. C’est d’ailleurs un point que j’aime particulièrement et je me suis bien arrachée les cheveux en tribunes par moment quand il y avait le petit caviar à la fin qui n’était pas vue dans certaines teams.

 

– ça m’amène sur le 3ème point : savoir faire une bonne passe. Comme dit, le 3vs3 ça va vite, et si tu n’as pas l’habitude d’avoir de l’exigence sur ta qualité de passe en 5vs5, le 3vs3 risque de te faire passer un sale quart d’heure !

le travail d’appui : toujours concernant la vitesse de jeu, sur la pratique de 3vs3 les appuis rapides au sol sont primordiaux. Car si on revient au fait que tu as travaillé ton handle et que tu fais la différence balle en main, mais que tu n’arrives pas à organiser tes pieds pour shooter vite ensuite, tu perdras ton avance durement gagnée face à ton vis-à-vis et tu ne pourras pas scorer. Et dans une équipe de 3, si un joueur ne peut pas scorer, tu te doutes que ça devient vite problématique !

 

🔥 Du point de vue Tactique :

Ce point là c’est mon dada, le 3vs3 c’est une course dans la durée. Le vainqueur du tournoi c’est celui qui aura réussi à mieux gérer ses efforts pour encore avoir de la fraicheur sur le dernier match (la finale) et pouvoir encore envoyer en terme d’intensité.

Du coup, comme une des particularités du 3vs3 est qu’il n’y a pas de coach, il y a un facteur communication entre les joueurs-euses qui entrent en compte et qui est juste essentiel !

Et en plus ça développe des compétences qui serviront ailleurs que sur un terrain de basket, elle est pas belle la vie ? 

Revenons-en à nos moutons, si tu veux gagner le match final, t’as tout intérêt à jouer avec tes forces en présence, c’est à dire que d’une part c’est hyper important d’avoir réfléchi à la construction de ton équipe en amont.

J’ai observé que les plus fortes équipes sont celles qui ont deux petits arrières rapides qui sont bons des deux côtés du terrain, avec un QI basket importants et une adresse fiable, un ailier puissant capable de défendre à l’intérieur, et un poste 5 puissant et avec des bonnes capacité de finition, une bonne qualité de passe et une intelligence de jeu. 

 

D’autre part, c’est important également d’observer contre qui tu joues à chaque match et de cibler quelles sont les faiblesses adverses pour pouvoir appuyer dessus et t’économiser au passage.

 

Ex : je joue contre une équipe dont le plus grand joueur mesure 1m70 et j’ai dans mon équipe un poste 5 qui mesure 1m90 capable de scorer, je gagnerai peut-être en énergie à lui donner 3 ballons sur 4 dans mes attaques, plutôt que de me fatiguer à driver sans cesse.

 

🔥 Du point de vue Physique :

Le 3vs3 est plus rapide que le 5vs5, l’attaque dure 12 secondes, c’est moitié moins que le traditionnel 5vs5, les efforts sont par conséquent différents. 

 

Bien que la pratique du 5vs5 soit déjà demandante en préparation physique, Le 3vs3 demande encore plus d’être « in shape » comme on dit.

Si ce n’est pas le cas, on risque de s’en rendre compte très rapidement. Parce que non seulement dès le premier match, y’a besoin d’avoir du feu dans les jambes et dans les poumons mais en plus il faut tenir les efforts tout au long de la journée car les matchs vont s’enchainer. 

 

De ce que j’en ai vu et pratiqué (et oui je te parle aussi de ma propre expérience de joueuse ^^) le 3vs3 demande vitesse, endurance, résistance aux contacts et puissance.

Le combo des 4 est pour moi la meilleure façon de s’y préparer. 

 

D’ailleurs, si des préparateurs physiques passant par là, veulent apporter des précisions sur ce point là, je suis preneuse pour enrichir mon écrit et mes connaissances.

 

🔥 Du point de vue Mental :

Autonomie : le 3vs3 développe des qualités d’autonomie car il n’y a pas de coach au bord du terrain pour donner les consignes. Le 3vs3 développe la capacité à faire beaucoup de choix rapides et par conséquent à se tromper souvent.

 

Le fait d’être 3 et non 5 permet plus d’initiatives prises par le joueur. Je ne rentrerai pas dans les calculs parce que je n’aime pas ça, mais c’est mathématique sur ce coup-là.

 

Responsabilité au centre : en 3vs3 le joueur est devant ses responsabilités, car à 3, si tu ne les prends pas, ça peut vite devenir problématique pour ton équipe.

En 5vs5 la responsabilité est plus diluée puisque l’équipe est plus grande. Et il est possible de se cacher dans le corner pour ne jamais recevoir la balle. ^^

En 3vs3 tu ne peux juste PAS !

 

Créativité : ah une de mes caractéristiques préférées 🙂 

En 3vs3, la créativité a toute sa place, les gestes spectaculaires sont les bienvenus et même très utiles pour passer son vis-à-vis. Comme je le disais plus haut, il y a plus d’espace en 3vs3 qu’en 5vs5 pour créer à partir d’une situation balle en main. 

Ça met le cerveau en position ON sur la créativité. Il n’est pas possible de foncer tête baissée uniquement, enfin c’est possible, mais si l’objectif est d’arriver en finale, ce ne sera pas suffisant.

 

Organisation/préparation : ce point rejoint les deux premiers, pour jouer en 3vs3 il est nécéssaire de développer un sens de l’organisation en amont de la compétition. 

 

Compétence nécéssaire : savoir organiser sa préparation, car on ne débarque pas sur la compét’ du jour au lendemain. (enfin c’est toujours possible de le faire, mais comme chez Basketball Impulsion la vision c’est le long terme, je ne parlerai pas de cette option !) 

 

Énergie : je l’ai évoqué entre les lignes un peu plus haut, mais la pratique du 3vs3 nécessite de bien se connaitre et de bien gérer son effort pour tenir dans la durée. 

Ce qui veut dire, être à l’écoute de son corps, de plus la pratique du 3vs3 est la plupart du temps en extérieur et si c’est comme ce week-end, sous un soleil de plomb !

D’où une vigilance à avoir sur l’hydratation et l’alimentation à surveiller pour optimiser ses performances pendant les rencontres. 

Transiter vite : le rythme du 3vs3 demande de passer très vite d’un état mental à un autre. Du genre « ah m*** j’ai raté mon lay up à ah mais faut que je défende sinon je vais encaisser ».
Du coup ça permet de développer cette capacité à rester dans le moment présent et à ne pas ruminer sans arrêt l’action passée. Un vrai plus lorsqu’on revient en 5vs5 ! 

 

Tu l’auras compris (je l’espère) le 3vs3 est un fantastique révélateur de ce qu’il te reste à travailler pour être meilleur-e dans ta pratique du 5vs5 si tu es un joueur de 5vs5.

Et il est fantastique si tu es un joueur de 3vs3 tout court car il est source d’apprentissages à plusieurs niveaux ! 

 

Cet écrit s’adresse aux joueurs ambitieux-ses, aux coachs qui cherchent à rendre meilleurs leur joueurs-euses, et aux passionnés de basket qui aime lire sur cette exigeante discipline qu’on prend tant plaisir à regarder 🙂 

 

Et comme je sais que cette pratique divise au sein de la grande famille basket, je suis intéressée de connaitre ton point de vue perso sur la chose. 

Si tu le souhaites tu peux partager directement en commentaires tes remarques sous l’article, je les lirai avec attention.

 

Impulsionément ! 

Mélissa

 

 

 

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1 Commentaire

  1. Alex

    Très riche d’enseignements car de mon côté je suis véritablement un fan absolu, convaincu des effets et des bienfaits de l’entraînement intégré (tout en connaissant ses limites), mais du coup ça donne beaucoup d’idées dans la préparation de début de saison, dans des exercices à mettre en place dans les entraînements de pleine saison. Merci encore pour ce super partage d’expériences 👍🏻

    Réponse

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