J’ai pour habitude de comparer la fixation d’objectifs avec un tour en voiture sans destination.
Imagine que tu sors de chez toi, tu es dans ta voiture, tu allumes le moteur et que tu te mettes à rouler sans avoir pris le soin d’entrer une destination dans ton gps.
Où est ce que tu vas arriver à ton avis ?
Très certainement quelque part, mais à un endroit que tu n’auras pas choisi consciemment. Tu auras avancé c’est sur mais tu n’auras pas atteint ton objectif initial parce que tu ne l’as tout simplement pas fixé avant de partir.
J’ai personnellement été dans ce cas lorsque j’étais jeune basketteuse professionnelle, j’avançais parce que j’étais motivée, disciplinée et persévérante mais j’aurai pu avancer 4 fois plus vite en étant au clair dès le début sur mes objectifs personnels.
En tant qu’entrepreneur c’est pareil, tu vas avancer quoi qu’il se passe puisqu’en début d’activité on est au four et au moulin, mais tu te rendras rapidement compte que sans objectifs clairs (de chiffre d’affaire, d’augmentation de tes clients, de stratégie de contenu…) tu auras des moments de down où tu ne sauras plus dans quelle direction aller pour pouvoir continuer à avancer.
Donc en résumé, l’objectivation c’est ton point de repère. Toutes tes actions quotidiennes devront être en adéquation avec tes objectifs.
J’en parlais un peu plus haut, sans discipline et plus particulièrement encore sans auto-discipline il te sera compliqué d’atteindre tes objectifs.
On dit que la discipline se définit comme faire ce que tu n’as pas vraiment envie de faire, et qui te permet de faire ce que tu as vraiment envie de faire.
Une fois que tes objectifs sont clairs et qu’ils te font kiffer (un point à ne surtout pas négliger sous peine d’être épuisé une fois le succès atteint), il est nécéssaire pour tout entrepreneur comme pour tout sportif de haut niveau de se discipliner.
Imaginerais-tu Kévin Mayer, un décathlonien français pour ceux qui ne connaissent pas, ambitieux comme il est en train de s’envoyer un paquet entier de magnum la veille de sa compétition ?
Ok, j’exagère le trait pour que ce soit bien explicite mais j’imagine que tu vois bien le parallèle ?
Tu ne peux pas te fixer un objectif ambitieux en tant qu’entrepreneur et ne pas mettre les actions en place qui vont pouvoir soutenir ton énergie au quotidien et te permettre de te rapprocher de tes prochaines victoires.
Ça n’a tout simplement pas de sens !
La persévérance pourrait se définir comme « tenir jusqu’à la fin ».
C’est se vouer volontairement à une idée au plan émotif, intellectuel, physique et spirituel, jusqu’à ce qu’elle ait triomphé, ou encore à une tâche jusque ce qu’elle soit achevée.
La persévérance est très exigeante.
La bonne nouvelle c’est que tout ce que tu donnes est un investissement dans ton propre développement.
En effet, en tant que sportive de haut niveau, la persévérance était une de mes qualités les plus importantes.
Je n’acceptais pas de partir de la salle tant que je n’avais PAS réussi l’objectif qui était fixé sur des exercices de réussite aux tirs par exemple. Quitte à rester 30 minutes de plus à la salle.
Je n’acceptais pas la défaite avant que la fin du match ait sonné.
Je ne me suis pas laissée abattre par les non-seléctions en équipe de France jeunes, malgré la déception bien présente, j’ai continué à y croire et à je voulais m’améliorer d’année en année.
Le parallèle avec l’entrepreunariat est tout aussi évident. En tant qu’entrepreneur tu vas avoir des déceptions, des échecs, des portes qui se ferment. C’est inévitable.
Mais si tu es au clair sur ton objectif, que tu te créés des habitudes et des routines qui soutiennent ton énergie de manière durable, que tu vois à long terme, les obstacles ne seront que des cailloux sur la route et ta persévérance fera la différence dans le temps.
En parlant de cailloux, la transition est toute trouvée.
Qu’on soit clair, si en tant qu’entrepreneur ou en tant que sportif de haut niveau tu ne rencontres pas d’obstacles c’est que tu es bien, bien en dessous de ton potentiel maximum.
Le quotidien d’un entrepreneur est très représentatif de cette caractéristique, plus encore que celui du sportif à mon sens. Peut-être parce que je viens du sport collectif.
En tant qu’entrepreneur tu fais face à des situations nouvelles et challengeantes tous les jours. En début d’activité tu es un homme ou une femme-orchestre et du coup tu ne fais pas tout efficacement.
Mais chaque erreur et chaque obstacle rencontrés t’offre une opportunité de croissance si tu sais t’en saisir.
Échouer fait partie du métier j’ai envie de dire. Et c’est une notion particulièrement challengeante pour moi qui suis plutôt perfectionniste.
Le challenge est d’accepter de tester des choses imparfaites et de les améliorer au fur et à mesure.
Plus tu testes, plus tu te plantes, plus tu ajustes, et plus tu avances.
J’ai longtemps buté sur cette phase d’acceptation durant mes années de basketteuse pro, la première chose à faire était d’accepter de faire des erreurs en compétition et du coup d’agrandir ma zone de compétences pour devenir la meilleure version de moi-même en tant que sportive.
Si tu te contentes de ne faire que ce que tu sais bien faire, tu es efficace certes, mais tu ne te challenges pas. Tu restes dans ta zone de confort et tu limites tes opportunités de croissance.
En tant qu’entrepreneure, j’ai une vigilance particulière à présent pour continuer à me challenger et à faire des erreurs même si mon naturel aimerait que ce soit au top dès le départ.
Et c’est exactement cette vigilance que tu dois toi aussi garder à l’esprit lorsque tu démarres ton activité.
A ce stade, je t’entends déjà me dire : ok faire des erreurs c’est bien mais si je ne fais que des erreurs tout le temps comment je progresse ?
Je me trompe ?
C’est la où en tant que basketteuse pro, j’ai découvert un fantastique outil que je n’ai pas utilisé de manière optimum pendant mes 7 premières années et qui se nomme la prise de recul !
Dans le basket, on a souvent tendance à le faire collectivement en revisionnant des séquences vidéo du match précédent sélectionnées par l’entraîneur. Et parfois lorsque le staff le permet on peut aussi le faire de manière plus individualisée.
Me concernant je vois bien le parallèle entre une séance de vidéo au basket et une séance de coaching pour un entrepreneur.
Il s’agit d’un moment en dehors de l’action pour zoomer sur les détails qu’on ne voit pas quand on est en train de charbonner.
Et comme l’aime à dire mon mentor et premier coach Nicolas Gétin :
Ce que tu mesures progresse !
La première fois que je l’ai entendu dire cette phrase je ne l’ai pas de suite intégrée.
Puis plus j’avançais plus j’infusais.
Et plus j’infusais, plus je comprenais que si je ne regardais pas le positif je ne pouvais pas le reproduire jusqu’à épuisement de ce qui fonctionne.
Et que si je ne regardais pas précisément les points à améliorer, je ne pouvais pas les faire monter en compétences. Et par conséquence je ne pouvais pas non plus me faire monter en compétences.
En résumé tester, actionner, se tromper c’est top à condition que tu investisses dans un espace pour toi afin de faire un arrêt sur image pour pouvoir repartir de plus belle ensuite.
- Connaitre ses points forts et ses axes d’amélioration & les réactualiser régulièrement
Plus tu vas investir sur toi, plus tu vas te connaître sous des angles insoupçonnés quelques mois auparavant encore.
Tu vas donc être des plus en plus au clair sur tes points forts, sur les domaines que tu aimes mais aussi sur tes axes à améliorer.
Personnellement je me fie à la loi de Pareto pour cette partie là, qui consiste à passer 80% de ton temps sur tes points forts et 20% de ton temps à faire grandir tes points d’amélioration.
J’aime à donner l’exemple d’un joueur de basket qui dans une compétition ne va utiliser sa main faible que 2 ou 3 fois pour shooter au panier sur 35 minutes de temps de jeu.
A ton avis est ce que ça vaut vraiment la peine de passer 1h d’entraînement par semaine à développer cette main faible ou ne vaut-il pas mieux entrainer sa main forte à être plus efficace dans la durée ?
Perso, ma réponse est toute trouvée.
Une fois que tu es au clair sur tes compétences et tes axes d’amélioration, il est important de ne pas les croire figés dans le temps.
Il est donc nécéssaire de les ré-actualiser assez régulièrement.
Au basket j’avais pour habitude de ré-actualiser toutes les 6 semaines.
Aujourd’hui en tant qu’entrepreneur, faire un point tous les 3 mois me semble intéressant pour le moment, surtout si tu travailles sur des cycles de 90 jours.
Ce sera certainement amené à évoluer dans le temps.
Un autre des points communs entre un sportif de haut niveau et un entrepreneur est le fait d’être multi-casquettes, du moins au départ.
En effet, un sportif doit aussi bien gérer sa partie technique, que sa préparation physique, que sa récupération, que son alimentation, que sa communication, que sa relation avec son agent et ses partenaires.
Un entrepreneur qui débute est au four et au moulin. Il gère aussi bien son coeur de métier, que sa communication, que son marketing, que ses finances, que son administratif, que son commercial et que son réseau.
Il est donc nécéssaire de faire preuve d’endurance et de souplesse lorsqu’on débute. Il est tout aussi important d’être en mode « éponge » et de poser le maximum de questions possibles autour de soi pour accélérer notre apprentissage.
Plus d’écoute que de paroles pendant cette phase est nécéssaire.
Je ne vais pas m’étendre sur ce sujet car je ne suis pas experte en marketing mais il me semble tout de même important d’avoir 2-3 idées en tête à ce sujet.
Excepté pour la vente de produits, que ce soit un sportif ou un entrepreneur à son compte, la plupart du temps l’image de marque est associée à notre nom.
Il est donc important d’incarner ce qu’on souhaite véhiculer en terme de message.
C’est le fameux « faire ce qu’on dit et dire ce qu’on fait ».
Sinon il risque fortement d’y avoir un décalage d’actions et de paroles qui se ressentira forcément au niveau des ventes ensuite.
Lors de ma carrière de basketteuse pro, j’ai eu une période où j’ai essayé de « rentrer dans le moule » comme on dit.
Ça a été un vrai désastre !
J’ai une personnalité créative et explosive et j’essayais de passer inaperçue et de bien réaliser ce qu’on attendait de moi.
Ce qui ne me correspondait absolument pas !
Je répondais donc aux attentes extérieures mais en aucun cas aux miennes.
- Rencontrer des succès de courtes durées
Sur ta route, entrepreneur ou sportif tu vas rencontrer un lot d’obstacles mais aussi un lot de succès.
Des victoires comme on aime les appeler dans le milieu du sport de haut niveau et du coaching.
A la fin d’une journée, j’aime à me demander de quoi j’ai été fière aujourd’hui ?
Ça aide non seulement à les nommer mais aussi à les regarder vraiment, sinon on a tendance à se dire qu’on effectue pas grand chose (ça a été mon cas durant ma carrière de basketteuse, je ne regardais tellement pas mes avancées que j’avais souvent l’impression que ma pratique manquait de sens).
Il y a une chose que j’ai compris assez tardivement mais qui ne me quitte plus aujourd’hui.
C’est que si tu ne regardes pas ce que tu accomplis et ce qui fonctionne pour toi, tu ne peux pas le reproduire encore et encore dans ton business jusqu’à ce que ça ne fonctionne plus.
Je ne parle pas souvent de cette partie-ci mais elle a été très importante dans ma carrière de sportive de haut niveau.
En effet si on considère la première et la deuxième division françaises (les divisions où j’ai principalement joué), il y a 24 équipes et à mon poste de meneuse de jeu, il y avait en tout et pour tout une trentaine de places.
Considérant que la plupart du temps nous signons des contrats de 10 mois, ta place est remise en jeu après chaque saison.
Dans ce milieu rien n’est acquis et il y a une réelle pression autour de cette notion.
Quel est le parallèle que je fais avec l’entrepreunariat ?
La concurrence est bien présente aussi dans ce milieu et il y a un vrai travail de fond à effectuer pour se démarquer des autres dans ton domaine.
Pour ma part j’ai toujours fait la différence dans le temps par rapport à la qualité et la regularité de mon travail. Ainsi que par la spécificité que j’amenais dans chacune de mes équipes : leadership et créativité dans le jeu.
Des autres très bons professionnels dans ton domaine il y en a c’est certain.
A toi de trouver ton propre style en tant qu’entrepreneur et à afficher clairement ce que tes clients vont gagner en travaillant avec toi plutôt qu’un autre.
- Connaître son stress- ses émotions
Tout au long d’une carrière entrepreunariale ou sportive tu vas rencontrer des moments de stress intense, des joies intenses et de grosses déceptions
Quoiqu’il se passe ce sera de l’intensité.
L’enjeu ici est de trouver l’équilibre entre vivre ses émotions et ne pas pour autant se laisser dominer par elles.
C’est un réel apprentissage continu.
Pendant ma carrière de sportive je suis passée par plusieurs phases, adolescente j’étais très expressive sur le terrain, un vrai volcan.
Capable du meilleur comme du pire. Avec des gestes et des paroles non maitrisée. C’était le feu à l’état pur.
Puis au fur et à mesure de mes expériences, je commençais à maitriser ces émotions et à ne plus me laisser dominer par elles.
Je suis également passée par une phase où je me suis coupée de toutes émotions, où je me faisais croire que je ne ressentais plus rien.
J’apprends encore aujourd’hui à maitriser ce feu. A le mettre à mon service.
Notamment en prenant conscience de mes émotions quand elles se présentent, à m’autoriser à les vivre, et à ne pas les laisser guider mes choix.
Un travail de chaque instant.
- S’entourer de partenaires qualifiés pouvant nous aider
Je finis cet article sur un de mes points préférés et qui pour moi est juste un essentiel.
J’ai longtemps cru qu’il fallait se débrouiller seule, qu’il fallait être indépendante, ne rien devoir à personne.
Coucou héritage familial que j’ai emporté dans mes valises ^^
Aujourd’hui, j’apprends à faire différemment et à reconnaitre la puissance de m’entourer de manière qualitative, en adéquation avec mes valeurs et avec ma destination choisie.
Je m’entoure de gens en qui j’ai confiance et avec qui j’adore passer du temps.
Et c’est tellement plus riche et tellement plus apprenant !
Je ne reviendrai pas en arrière, pour rien au monde.
C’est certes un challenge de chaque instant car étant de nature plutôt introvertie, j’aime quand même bien mes moments de calme et d’indépendance.
Cependant la voix au fond de moi qui m’accompagne depuis toute jeune et qui m’a sans doute guidée vers ce sport collectif et maintenue autant de temps en amour pour cette balle orange est toujours bien présente et se renforce de jour en jour .
Le tout en évoluant aujourd’hui autour de personnes ultra exigeantes dans leurs domaines respectifs.
Cette voix c’est celle qui me murmure chaque matin que seul on va vite mais qu’ensemble on va vraiment bien plus loin !